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Serveur : progrès ou handicap ?

salle_serveur

Serveur : progrès ou handicap ?

 

Voilà près de 5 ans que les téléspectateurs sont en mesure de recevoir une qualité d’image exceptionnelle sur leurs téléviseurs, la taille des écrans à augmenté, il y a eut le passage en HD 720, puis le full HD 1080, le bluray est apparu et la diffusion numérique à prit son essor particulièrement avec la normalisation de la TNT.

 

 

betacamsx-s

Depuis 1996, sortie de la betacam Sony SX, aucun rattrapage en terme de qualité n’a eu lieu sur nos caméras broadcast , malgré toutes les évolutions techniques. Exit le DVCpro 50, le beta num, le 720 HD, le 1080 HD, l’AVC intra et à présent le 4k. Voilà 16 ans que  nous en sommes à un débit de 25 Mbit/s.

Le constat est clair, au regard de la perpétuelle évolution en qualité des téléviseurs, la qualité visuelle de nos journaux baisse dramatiquement. Il suffit pour s’en convaincre de voir la différence entre nos sujets et le retour plateau qui lui, est en HD.

 

 

tele

Voici quelques chiffres :

Il y a encore 10 ans de cela, la grande majorité des postes de télévision du parc français était au format 20 pouces (51 cm) en analogique de résolution 720 x 576.

Depuis l’avènement de la télévision numérique et tout particulièrement de la TNT, les choses ont bien changées.

 

En 2012, 98,5 % des foyers français possédaient au moins un téléviseur, 75 % de ces foyers étaient équipés pour la HD.

Deux tailles de téléviseurs dominent largement le marché. 

Les 29-32 pouces représentent 42% des écrans fabriqués et les 40-42 pouces, eux, représentent 20% de la production. Ce qui en moyenne représente des écrans de 80 centimètres…

La superficie des écrans a doublé et leur résolution a quadruplé.

 

question_mark

 

 

 

 

 

Alors pourquoi nous ne nous mettons pas au niveau des performances des téléviseurs d’aujourd’hui ?

A cause d’un choix technologique prit il y a 10 ans,… les serveurs.

Avec le recul, on peu réfléchir à l’idée que ce fut peut être une fausse bonne idée. En théorie, l’idée de regrouper l’ensemble des tournages sur un serveur commun pouvait être séduisante, pour des raisons d’accessibilités pour tous par exemple, ou avoir un seul et unique lieu de stockage, tant pour les rushs que pour les archives.

Malheureusement, un serveur de qualité est cher, de plus il faut le doubler par un système de sécurité en RAID en cas de panne d’une des tranches, ce qui multiplie quasiment par deux sont prix, certains avaient même un troisième serveur en stock en cas de panne grave.

N’ayant pas les moyens financier de nos ambitions, alors le choix ce porta sur un serveur de plus petite taille, ce qui n’engendra pas de problème quant au stockage des rushs, mais par contre réduisait à portion congrue les possibilités d’archivage.

cables

Mais le plus gros cout d’un serveur n’est pas tant le matériel informatique lui même, c’est le câblage des régies et salle de montage qui font le plus gros du budget. Et si aujourd’hui l’idée de changer le serveur informatique est une chose, pour que les salles de montages et régies puissent monter et diffuser dans une meilleurs qualité, il faudra changer aussi l’ensemble du câblage, car aujourd’hui, celui-ci n’a pas la capacité de débit nécessaire pour arriver à mettre en place un nouveau type de compression.

 

la réalité ?

A présent, tout le monde sait que l’informatique est une « denrée » périssable, le rêve d’avoir des disques durs et du matériel informatique qui soient capable de se projeter dans un avenir lointain est depuis longtemps abandonné. L’évolution technologique, les nouveaux matériaux inventés en permanence, nous dissuade de faire de la prospective à plus de 3 ans. En permanence arrive de nouveaux modes de transmission, toujours plus rapide, des cables encore plus performant, des technologies plus novatrices…

 

Qu’est ce qui empêche actuellement une évolution de la qualité des images ?

Modifier la qualité des images, ne serait ce que pour passer 25 Mbit/s à 50 Mbit/s, nécessiterait le changement du serveur mais surtout le changement de tous le câblage. Câblage qui n’est pas en mesure de gérer un tel débit actuellement. Cela se chiffrerait à plusieurs millions d’euros, un chiffre colossal en cette période de restriction budgétaire.

De plus, le fait d’être en 25 Mbit/s, permet de faire l’acquisition des rushs à 5 fois la vitesse. Passer à 50 Mbit/s obligerait à faire l’acquisition à 1 pour 1, c’est à dire que pour 30 minutes de rush, ce sera 30 minutes pour en faire l’acquisition. Ce qui remet en cause le choix de « l’ingest ».

C’est avec ces deux données que toute la question de l’augmentation de la qualité des images se pose. Faire le choix de continuer à utiliser un serveur comme élément d’acquisition, de stockage et de diffusion obligerait à mettre des moyens financiers extrêmement importants , mais aussi de réduire drastiquement les rushs, afin de diminuer les temps acquisitions, ce qui semble, pour l’un comme pour l’autre, peu réaliste.

Augmenter la qualité des images des journaux, n’est pas un problème technique, les caméra Panasonic P800 utilisées sont capable de réaliser des images de bien meilleurs qualités que celles qu’on leurs demande de produire et le matériel de montage est tout à fait capable de gérer de plus gros flux vidéo.

 

 

 

strategie

Quels sont les choix ?

A présent, c’est un choix stratégique qui doit être prit, tout particulièrement avant l’arrivé des nouvelle générations de caméra qui devrait être achetées cette année.

Il me semblerait important de faire un bilan comptable sur la totalité des investissements faits sur le serveur, depuis son avènement, en rapport de ce qu’il a pu apporter comme avantage. S’interroger sur l’idée que la baisse de la qualité d’image pour les reportages d’actualités puisse avoir un impact sur le ressentit des téléspectateurs. Si oui,  évaluer combien d’investissement serait nécessaire pour avoir une hausse significative de la qualité via le serveur, ou le cas échéant, se poser la question des alternatives possibles au serveur.

Pour ma part, je pense qu’avec l’arrivée des nouvelles technologies embarquées dans les caméra et ce particulièrement sur les derniers modèles présentés, le choix d’un serveur d’acquisition/stockage/diffusion, n’est pas justifié au regard de l’investissement nécessaire à sa mise en place, ou de son renouvellement, pour un traitement de qualité. Des alternatives bien moins onéreuse sont désormais possibles pour une qualité largement accrue.

 

 

Explications techniques:

Quel est le résultat visuel?

La résolution c’est aussi une question de taille finale.

Voici 2 images, l’une en full HD, l’autre en basse définition SD, définition que nous avons sur nos caméras P2 800 avec les codecs à 25 Mbit/s. Visuellement, il y a peu de différence entres les deux… pourquoi ?

compare SD HD

Tout simplement parce que nous sommes en train de les regarder dans un petit format. Comme ci nous les regardions sur un petit écran de télévision.

 

 

A présent, si nous nous rapprochons de l’écran, ou que l’écran à une taille plus grande, voilà ce que nous pourrions observer. 

test 3 full HD

Là, on commence à bien percevoir la perte de résolution. Et c’est bien ce que les téléspectateurs perçoivent : une baisse de qualité de nos images au regard de la taille de leurs écrans actuels.

 

La résolution des codecs utilisé :

SD 25 Mbit/s =                         414 720 pixels

HD =                                     1 036 800 pixels

Full HD =                               2 073 600 pixels

 

-Entre le SD 25 Mbit/s et le HD, il y a 2,5 fois moins de résolution

-Entre le SD 25 Mbit/s et le full HD, il y a 5 fois moins de résolution

 

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